AAHJ – Rapport d’Activités 2015
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On rencontre, dans beaucoup de famille, la situation d’au moins un enfant adolescent en lourde
difficulté scolaire. Manque de travail, problème de comportement, absentéisme récurrent
deviennent communs chez certains adolescents.
Arrivé au secondaire, certains élèves ont du mal à trouver une orientation adaptée à leur niveau
et leur projet et finissent par abandonner leur cursus.
L’équipe de travailleurs sociaux est préoccupée par l’importance de cette mission
d’accompagnement à la scolarité car il représente un enjeu majeur à la fois pour les jeunes et leur
famille.
Il est évident que la scolarité positive est la clé de voûte d’une potentielle régularisation aussi
bien pour le jeune majeur que pour la famille d’un adolescent. Toutefois, cet aspect est un
facteur de stress pour les jeunes pour qui la réussite est obligatoire et source de pression de la
part de leurs parents.
Il serait nécessaire d’accompagner certains parents à entendre à la fois l’importance de la
scolarité pour leurs enfants et non pas simplement dans l’optique des papiers et surtout d’arriver
à les emmener à un soutien, une implication dans la vie scolaire de leurs enfants. Cela doit passer
par des explications simples du système scolaire français qui ne correspond en rien aux systèmes
des différents pays d’origine des hébergés. Bien que de nombreuses familles soient présentes en
France depuis plusieurs années cela n’a, le plus souvent, jamais été fait et c’est un manquement
qui se révèle dans de nombreuses situations.
La présence à certaines réunion parents/Profs, le suivi des résultats scolaires, l’accompagnement
à la recherche de soutien scolaire, la mise en place de P.R.E. (Projet de Réussite Educative) avec
les parents et les institutions chargées de ces missions, l’accompagnement à l’orientation
professionnelle en partenariat rapproché avec les C.I.O., l’accompagnement lors des phases
d’inscription importantes (Post bac, CAP, Apprentissage…), l’accessibilité en cas de questions
liées à la vie scolaire correspondent aux quelques missions qu’il serait nécessaire de mener de
front pour beaucoup des familles accompagnées.
Cet accompagnement ne serait évidemment possible que dans le cadre de la création d’une
véritable relation de confiance, en particulier avec les jeunes. En effet, le nombre des suivis
imposés à chaque travailleur social est un frein à la création d’une relation privilégiée avec les
jeunes car les travailleurs sociaux n’ont pas l’occasion de les voir très souvent. Leurs heures de
classe correspondent souvent aux heures de V.A.D. ou de bureaux. Il n’est pas simples pour un
jeune de venir demander conseil ou aide aux travailleurs sociaux qui accompagnent la famille.
Cela n’est pas un réflexe pour eux et les travailleurs sociaux ne sont pas nécessairement
identifiés comme des référents possibles sur les questions liées à la scolarité.