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AAHJ – Rapport d’Activités 2012
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Chacun sait que les personnes sans hébergement sont dans des situations de détresse et de
dénuement souvent extrêmes qui plus est quand il est question de problématiques de dépendance,
de problématiques psychiques, de parcours durables d’errance dans ce devenir à construire dans
lequel devrait pouvoir venir s’inscrire la perspective d’un cheminement vers un mieux-être…
c’est pour cela que nous rendrons plus particulièrement compte dans ce rapport sur l’année 2012
de l’accompagnement concernant les problématiques de santé, inscrites dans notre cahier de
charge de l’accompagnement social global, lesquelles s’inscrivent obligatoirement dans une
nécessaire durée : celle nécessaire à la personne pour à nouveau s’occuper d’elle-même.
Enfin, pour une équipe œuvrant dans une structure d’hébergement collective, qui est « au four et
au moulin », la question du temps fait également sens et écho ! Il s’agit en tout état de cause de
prendre le temps d’accueillir les personnes qui arrivent au sein de la structure, prendre le temps
de faire leur connaissance, de les découvrir tout autant qu’elles nous découvrent, de construire un
rapport humain, une relation de confiance, prendre le temps de comprendre leurs attentes,
d’évaluer leurs besoins et cela afin de les accompagner au mieux.
Enfin, loin d’être des prestataires de services, notre quotidien et surtout celui des personnes que
nous accueillons, est forcément tributaire des décisions prises par les politiques publiques.
Ainsi, la quasi absence de structures dites bas-seuil à Strasbourg pose question : ce manque cruel
de structures adaptées entraine de fait, pour ces personnes, une errance rythmée par un
hébergement au sein de structures, des nuits dans la rue, parfois des incarcérations, parfois des
hospitalisations au sein des services psychiatriques, lesquels malheureusement se répètent.
Que dire aussi du cruel manque de logements sociaux, de la surcharge des dispositifs
d’hébergement ? D’autres inquiétudes également se font jour comme le changement de la nature
des aides octroyées jusqu’alors par le FSL qui ne permet plus l’accès aux mêmes aides que par le
passé !
Il nous appartient donc de veiller à conserver le sens même du travail socio-éducatif, qui s’inscrit
aux antipodes d’un travail homogène, standard, qui serait de l’ordre du non-vivant !