Page 74 - Rapport d'activités 2014

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AAHJ – Rapport d’Activité 2014
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L’emploi
Sur 32 personnes isolées et 3 couples suivis en 2014, 7 avaient un emploi à l’arrivée dont une
seule en CDI. Les autres personnes ont des petits contrats à temps partiel, souvent en intérim. 5
autres personnes ont pu connaitre, pendant la période d’hébergement, un accès plus ou moins
long à l’emploi même si cela reste la plupart du temps précaire. Une personne a été embauchée
comme agent d’entretien en CUI dans une association d’insertion. Dans certaines situations,
l’irrégularité des ressources entraîne même parfois plus de difficultés que de solutions, du fait
des effets de seuils qui ne donnent plus droit à certaines prestations. Face à cela, l’équipe
développe d’autres partenariats. Ainsi, des dispositifs existent pour les bénéficiaires du RSA.
Nous orientons régulièrement les personnes accompagnées soit aux ateliers de redynamisation de
l’association Entraide Le relais, soit aux accompagnements renforcés mis en place par
l’association Antenne. Pour les jeunes de moins de 25 ans, bénéficiant encore des services de la
mission locale à leur arrivée, nous assurons la poursuite du service déjà mis en place. Le
problème subsiste pour les autres, les bénéficiaires d’allocations chômage ou les étrangers qui
ont un titre de séjour autorisant le travail. La seule administration disponible est le pôle emploi,
institution qui nous semble bien souvent dépassée et au fonctionnement rigide.
Notre action
Au-delà de toutes ces démarches, l’essentiel de notre travail se réfère difficilement à un
référentiel, car il se développe d’abord lors des entretiens. La spécificité d’un CHRS en éclaté est
de devoir composer avec l’absence de prise sur le quotidien comme outil de médiation. Ne reste
dans la plupart des cas que les face à face lors des entretiens pour mobiliser la personne
accompagnée. Il est parfois nécessaire d’être très empathique, d’autre fois plus ferme, afin que la
personne trouve elle-même les ressources nécessaires à son évolution. Si pour la plupart des cas
l’issue de l’accompagnement se passe favorablement, certaines situations nous laissent un goût
d’inachevé. Nous n’avons pas toujours pu mobiliser les ressources nécessaires pour que la
personne accompagnée se dépasse et trouve une situation plus stable. Quelle est la part de
chacun dans ce constat, entre le libre arbitre des personnes accompagnées et nos propres
imperfections ? Nous ne maîtrisons pas toujours les clés, mais nous poursuivons nos efforts avec
les moyens dont nous disposons.
De plus, nous nous sentons tenus par les exigences de cohérence de la part des financeurs. Nous
ressentons, au fil des réponses données aux renouvellements des hébergements, une exigence
plus rigoureuse. Ceci entraîne de la part de l’institution une pression qui se transmet sur les
personnes par notre entremise, nous devenons plus exigeants alors que la situation sociale et
économique est toujours plus difficile. Cela nous demande de faire preuve d’imagination pour
construire dans le temps et l’adaptabilité.