Page 33 - Rapport d'activités 2015

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AAHJ – Rapport d’Activités 2015
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Sortir de l’hébergement, entre problématique individuelle et relogement
Les fins de prise en charge et le non renouvellement de l’aide sociale à l’hébergement impliquent
une limite nécessaire et indispensable pour faire débloquer la situation. Lorsque nous observons
un décalage trop important entre le souhait de la personne et ce qu’il est possible de faire
réellement, l’accompagnent se termine sans qu’il y ait eu une solution de relogement au final. La
question de l’adhésion est aussi difficile à évaluer dans le sens où lors de l’admission, les
personnes se présentent sous leur meilleur jour. Le choix entre : rester dans la rue ou dans un
hébergement précaire et l’admission dans un CHRS est vite fait. Cependant, l’épreuve de la
réalité montre ensuite des préoccupations qui ne sont pas toujours compatibles, ce qui conduit à
des absences répétées aux rendez-vous, non payement des participations financières et parfois
non-respect des règles dans le lieu d’hébergement. Nous tentons préalablement de recadrer les
choses, lorsque nous observons qu’un mauvais virage est entrepris par l’usager. Parfois, nous
assistons à des remobilisations et l’accompagnement peut se poursuivre sur de meilleures bases.
D’autres fois, il ne nous est pas possible de mener à bien nos missions et cela aboutit à un arrêt
de l’hébergement. Cela ne veut pas dire que le travail entrepris pendant l’accompagnement a été
inutile, les personnes ont pu être accompagnées dans des problématiques qu’elles évoquaient lors
de leur suivi en CHRS.
En ce qui concerne les relogements, nous sommes toujours confrontés au même problème pour
les personnes isolées de par leurs ressources précaires et insuffisantes : la raréfaction des
logements de type
T1 dans le parc social, alors que le privé reste inaccessible (garanties
demandées, prix des loyers). Il est nécessaire pour nos usagers de bénéficier d’un revenu salarié
fixe pour accéder au logement ou d’un revenu supérieur au RSA (AAH, pension d’invalidité).
Dans le cas contraire, la solution la plus couramment utilisée est le recours aux résidences
sociales, en particulier ADOMA. Cette année, nous avons pu bénéficier de l’aubaine qu’ont été
les restaurations du FJT rue de Mâcon puis de la résidence sociale de Ziegelwasser. Il serait
nécessaire que les pouvoirs publics agissent dans ce sens pour pouvoir reloger les personnes
isolées les plus précaires et d’agir dans leurs intérêts. C’est en effet dans la construction et la
disponibilité de logements adaptés pour eux en taille et en loyer que se situe le problème
principal. Ce fait représente le principal frein à plus de fluidité dans les CHRS pour les personnes
isolées.